Il y-a-t-il un problème avec les statistiques de l’INSPQ ?
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Le choix de cette plainte n’est pas un hasard. Remarquez où se retrouve la journaliste dans son reportage quand elle mentionne ces ratios… Au bureau de l’INSPQ.
Voici, la justification qui a été envoyée à l’ombudsman de Radio-Canada. Prenez le temps de lire, vos 2 bras risquent de tomber (porter attention au point 3).
Bonjour M. Champoux ( M. l’ombudsman),
Je tiens à vous mentionner que je ne suis aucunement satisfait de la réponse reçue le 13 décembre 2021 de Radio-Canada (émission découverte) par Hélène Leroux. Pire encore, leur réponse justifie et confirme la légitimité de ma plainte initiale, qui faisait état d’un manque d’exactitude et d’intégrité, dont voici l’extrait :
(…) “il y a clairement un manque de rigueur et une manipulation de la vérité dans l’utilisation des ratios : 13 fois moins de risque d’hospitalisation pour un vacciné vs un non-vacciné, 33 fois moins de risque de mourir pour un vacciné vs un non-vacciné”.
“(…) N’y a-t-il pas un manque flagrant de respect des valeurs fondamentales du journalisme pour en arriver à de telle conclusion? Votre code de déontologie dit ceci :
- Les journalistes basent leur travail sur des valeurs fondamentales telles que l’esprit critique qui leur impose de douter méthodiquement de tout.
- Vous avez le devoir de Vérité et de rigueur.
Il y a clairement un manque grave de ces valeurs fondamentales de votre code déontologie”. <…>
Je vais vous démontrer, par 5 constats flagrants suite à la justification de Radio-Canada, qu’il y a eu un manque d’exactitude et d’intégrité dans ce reportage intitulé Covid-19: l’efficacité des vaccins diffusés à l’émission Découverte à Radio-Canada le 31 octobre dernier.
5 constats flagrants suite à la justification de Radio-Canada
1. Étude pour adulte dans son ensemble.
À 2 reprises dans la réponse justificative de Radio-Canada, on me mentionne ceci: ”(…) Pour ce faire, nous avons utilisé les données publiées le 29 septembre 2021 par l’Institut national de santé publique du Québec, qui comparent les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés. ‘’
Et ceci : ‘’ Ces données concernent la population québécoise adulte dans son ensemble.’’. Comme vous le constaterez le mot adulte a été mis en caractère gras à deux reprises pour nous bien faire comprendre que l’étude est élaborée sur des adultes. Ceci démontre et confirme que les journalistes de Radio-Canada étaient bien au fait que l’étude ne s’adressait qu’aux adultes (18 ans +).
Pourtant, sur toute la durée du reportage (le reportage dure 12min 55), aucune fois il n’est mention que les ratios sont appuyés sur une étude qui touche les adultes (18 ans+) seulement. Ceci est un élément très important, surtout en pleine campagne de vaccination chez les 5-11 ans. Il m’apparaît que ceci constitue une omission de données pertinentes.
En effet, les ratios induisent un faux sentiment d’urgence aux parents, laissant croire qu’il y a urgence de vacciner les jeunes enfants (5-11 ans), ce qui n’est pas forcément le cas (voir point 2). Ceci me semble être un manque d’exactitude de l’information et qui pourrait causer un préjudice.
De plus, Radio-Canada ne peut justifier l’ignorance d’une future vaccination chez les 5-11 ans durant la préparation de leur émission. Les journalistes mentionnent qu’ils se sont fiés aux données publiées le 29 septembre et que l’émission a été mise en onde le 31 octobre 2021. Il a été mention dans les médias de vaccination chez les 5-11 ans dès la fin août 2021 ( vers la vaccination des moins de 12 ans | La Presse 26 août 2021). Le vaccin était prêt en septembre (le vaccin de Pfizer-BioNTech est «sûr» pour les 5-11 ans | JDM (journaldemontreal.com)20 septembre 2021) et la demande d’autorisation du vaccin était publique le 18 octobre 2021 ( Vaccination des 5 à 11 ans: Pfizer-BioNTech demande l’autorisation au Canada | TVA Nouvelles ).
2. Risque relatif vs risque absolu.
Radio-Canada me mentionne ceci dans sa justification : « Il s’agit ici d’une réduction du risque relatif, différente du risque absolu. Dans une tranche d’âge où le risque absolu d’hospitalisation ou de décès est faible (par exemple chez les jeunes adultes dans le cas de la covid-19), une réduction significative de ce risque, par exemple 92%, conférera aux jeunes gens vaccinés un risque encore plus faible, voire proche de zéro. »
Il mentionne aussi ceci : «Tel que mentionné dans le résumé de cette étude préliminaire sur l’efficacité des vaccins contre la COVID-19, l’efficacité de deux doses de vaccin (tous vaccins confondus) mesurée au Québec entre le 14 mars et le 11 septembre 2021 était de 97% pour prévenir les décès et de 92% pour prévenir les hospitalisations. Ces chiffres correspondent à un risque 33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés, et un risque 13 fois moindre d’être hospitalisé. »
L’utilisation du risque relatif constitue une mauvaise interprétation de la réalité, montrant artificiellement des chiffres élevés, alors qu’en réalité la situation est tout autre. Pour la tranche d’âge de jeunes adultes 19-29 ans, le risque de décès était déjà proche de zéro avant même la vaccination (Données COVID-19 par vague selon l’âge et le sexe au Québec | INSPQ).
L’étude en question utilise les données correspondant à la période des vagues 3 et 4, soit entre le 14 mars et le 11 septembre 2021. Afin de se valider, lorsque l’on regarde les statistiques de l’INSPQ correspondant également aux vagues 3 (avant la vaccination) et 4 (après la vaccination), le nombre de décès des 19-29 ans entre les vagues 3 et 4 est le même.
Pour la vague 3, il y a 1 décès sur 12 403 cas confirmés, ce qui correspond à un taux absolu de 0.008% . Pour la vague 4, il y a 1 décès sur 13 977 cas soit un taux absolu de 0.007%. Donc, on peut voir une diminution de 0.001% entre les deux vagues ( 0.008%-0.007%), nous sommes loin du 33 fois moins de risque. On arrive plutôt à du 0.010% ( 0.001%/20% de non vaccinés) au lieu de ( 0.001*33 fois) 0.264%. Si on calcule le taux absolu sur la base de tous les jeunes adultes québécois 18-29 ans, le résultat est encore plus proche de zéro. Par exemple, il y a 1 décès sur 1 242 231 (Démographie : la population du Québec et les familles (gouv.qc.ca)) de jeunes adultes québécois (18-29 ans), soit un taux absolu de 0.0000805% .
Calculer les décès de la covid des (18-29 ans) sur la population totale des (18-29 ans) est erroné? Faudrait-il le calculer sur le nombre de cas confirmé seulement? Ce serait aussi erroné! Pourquoi? Que faisons-nous des cas asymptomatiques? Selon les études, les cas asymptomatiques représentent de 3 à 10 fois les cas confirmés. Une dizaine d’asymptomatique pour chaque cas positif au Québec | JDM (journaldemontreal.com) Trois fois plus de Québécois auraient contracté la COVID 19 — 98.5 Montréal (985fm.ca)
Néanmoins, même avec le calcul le plus conservateur possible (l’utilisation des cas confirmés), nous arrivons au même constat soit un taux de décès près de zéro (0.008%). Même, si on multipliait 0.008% (risque absolu) par 33 (ratio du risque relatif), ce qui donne un résultat près de 0 ( 0.264%). Cela montre bien que l’on ne peut pas déterminer une efficacité d’un vaccin sur une tranche d’âge où le risque de décès absolu est déjà proche de 0%.
Il m’apparait clair que le vaccin aura par défaut une efficacité exceptionnelle sur cette tranche d’âge, puisque le risque absolu était déjà près de 0%. Nous pourrions par exemple, faire la même démonstration avec le vaccin du zona et en arriver à la même conclusion, que le vaccin aura une efficacité de 99% chez les 18-29 ans. C’est une aberration!
L’exemple suivant illustre aussi comment l’utilisation du risque relatif est une distorsion de la réalité. Une augmentation de 200% (risque relatif) du risque de décès covid a été observée entre la vague 3 et la vague 4 chez les 30-39 ans. À première vue, ceci est catastrophique, malgré le vaccin. Cependant il s’agit en réalité d’une hausse légère allant de 4 décès en vague 3 à 8 décès à la vague 4 (donnée COVID-19 par vague selon l’âge et le sexe au Québec | INSPQ).
Malgré un chiffre important (200%), la réalité est moindre. L’utilisation du risque relatif crée une illusion d’importance, si on compare au risque absolu, lequel illustre mieux le poids réel de la situation. Prendre un ratio du risque relatif (33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés) pour créer un effet plus important que le poids réel du risque absolu me semble malhonnête et est selon moi, une manipulation des statiques.
3. Incohérence des chiffres, dates et de décès
Radio-Canada dit ceci : “ (…) pour ce faire, nous avons utilisé les données publiées le 29 septembre 2021 par l’Institut national de santé publique du Québec, qui comparent les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés. (ref: https://www.inspq.qc.ca/nouvelles/efficacite-deux-doses-vaccin-contre-covid-19-quebec) “
Ce lien donné par Radio-Canada (le résumé #1 et extractions des statistiques de l’étude source) mentionne ceci : “ (…) La période à l’étude s’étend du 14 mars au 11 septembre 2021.Toutefois, l’analyse des données propres au variant delta porte sur les cas survenus entre le 1er août et le 11 septembre 2021, confirmés par criblage ou séquençage. Parmi les 181 personnes décédées de la COVID‑19 durant la période à l’étude, seulement trois avaient reçu deux doses de vaccin, ce qui correspond à une efficacité vaccinale contre les décès de plus de 97 %.”
Radio-Canada mentionne aussi ceci : “(…) ces données concernent la population québécoise adulte dans son ensemble. Nous avons choisi dans notre reportage de nous en tenir à ces données globales pour simplifier notre propos. Cependant, dans des données plus détaillées publiées par l’INSPQ le 3 novembre, on peut constater que l’efficacité des vaccins est très semblable dans les différents groupes d’âge de la population québécoise. REF: https://www.inspq.qc.ca/covid-19/vaccination/efficacite-2-doses”
Ce 2e lien donné par Radio-Canada (résumé #2 et extractions des statistiques de l’étude source) mentionne ceci : “ (…) Cette étude menée chez les adultes de 18 ans et plus vivant dans la communauté couvre la période du 30 mai au 2 octobre 2021. Parmi les 96 personnes décédées de la COVID-19 durant la période à l’étude, seulement 29 avaient reçu deux doses de vaccin depuis au moins 14 jours avant le début de leur maladie, ce qui se traduit par une efficacité vaccinale globale contre les décès de 95 %.”
Je ne suis pas journaliste, mais il m’apparait évident que je me poserais des questions. Le journalisme se base sur les valeurs fondamentales telles que l’esprit critique qui leur impose de douter méthodiquement de tout. Il est évident que cela n’a pas été fait. Des questions telles que : pourquoi les dates ne concordent-elles pas? Pourquoi les nombres de décès ne concordent-ils pas entre les 2 résumés? Je remarquerais aussi, qu’il y a eu (par déduction) 26 décès (29-3) covid de personnes vaccinées en 21 jours (du 11 septembre au 2 octobre 2021), comment est-ce possible?
Pour avoir les réponses, mieux vaut regarder l’étude source: (Two-dose SARS-CoV-2 vaccine effectiveness with mixed schedules and extended dosing intervals: test-negative design studies from British Columbia and Quebec, Canada | medRxiv). Je vous rappelle ce que Radio-Canada stipule: pour ce faire, nous avons utilisé les données publiées le 29 septembre 2021 par l’Institut national de santé publique du Québec, qui comparent les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés.
Dans l’étude de 28 pages (Two-dose SARS-CoV-2 vaccine effectiveness with mixed schedules and extended dosing intervals: test-negative design studies from British Columbia and Quebec, Canada | medRxiv), en aucun cas, il y a mention de décès covid dans cette étude. Donc, on mentionne des % d’efficacité du vaccin covid (97%) contre les décès et on en conclut à des ratios (un risque 33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés) dans l’émission qui ne sont appuyés sur aucune étude et démontrés par aucun calcul.
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de vérification des faits ? C’est un manque grave et évident d’exactitude. Il m’apparait aussi évident qu’il y a un manque d’intégrité. Comment est-ce possible?
4. L’objectif de l’étude
(Two-dose SARS-CoV-2 vaccine effectiveness with mixed schedules and extended dosing intervals: test-negative design studies from British Columbia and Quebec, Canada | medRxiv)
L’objectif de l’étude est de vérifier l’efficacité du vaccin contre le SRAS-CoV-2 à deux doses avec des calendriers mixtes et des intervalles de dosage prolongés : études de conception négatives en Colombie-Britannique et au Québec, Canada. Le but est de comparer l’efficacité du vaccin à deux doses (VE) par type de vaccin (ARNm et/ou ChAdOx1), intervalle entre les doses et temps écoulé depuis la deuxième dose dans deux des plus grandes provinces du Canada.
Cela n’a aucun lien avec ce que Radio-Canada mentionne : “ (…) pour ce faire, nous avons utilisé les données publiées le 29 septembre 2021 par l’Institut national de santé publique du Québec, qui comparent les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés.”
Il est difficile à comprendre où ont été prises les données pour en arriver aux ratios présentés plus haut. Ceci me semble être un amalgame de données statistiques, ce qui donne l’impression que des liens abusifs ont été faits.
5.La méthodologie de l’étude
La méthodologie de l’étude ne peut démontrer les comparaisons les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés tels que signifie Radio-Canada. Puisque l’objectif de l’étude n’est pas en lien, il est normal que la méthodologie ne soit pas adéquate pour ce qu’on veut bien lui faire attribuer (amalgame) par l’émission découverte.
Mais qu’en est-il des hospitalisations en soin intensif? Peut-on conclure que l’étude peut le justifier?
De 4min.50 à 4min.54, dans le reportagela journaliste mentionne ceci :
“Mais si je l’attrape malgré tout (la covid), est-ce je risque d’être très malade?”
De 5min.19 à 5min.40, le reportage la journaliste mentionne ceci : “Si on regarde non pas les cas d’infections, mais les hospitalisations plus graves, l’efficacité des vaccins est encore plus grande (dans la vidéo on voit quelqu’un au soin intensif intubé)”
Ici, dans l’émission, on veut faire référence aux hospitalisations en soins intensifs. Dans l’étude de 28 pages (Two-dose SARS-CoV-2 vaccine effectiveness with mixed schedules and extended dosing intervals: test-negative design studies from British Columbia and Quebec, Canada | medRxiv), on ne fait que mention des hospitalisations et non des soins intensifs comme laisse présager l’émission.
De plus, la méthodologie de cette étude est inadéquate pour en arriver à de telle conclusion de toute façon. De plus, le résumé mentionne que l’efficacité de deux doses de vaccin (tous vaccins confondus) mesurée au Québec entre le 14 mars et le 11 septembre 2021 était de 97% pour prévenir les décès et de 92% pour prévenir les hospitalisations. Voici, les éléments qui font en sorte que la méthodologie est inadéquate pour le taux de 92% (veuillez-vous référer au tableau page 22 de l’étude source) :
- Aucune distinction entre hospitalisations et hospitalisations soins intensifs;
- Les personnes vivant en milieu fermé comme les centres d’hébergement et de soins de longue durée ou les résidences privées pour aînés n’ont pas fait l’objet de cette étude;
- Groupe d’âge imprécis (groupe de 18-49 ans, 50-69 ans dans l’étude), l’étude aurait dû être par tranche de 10 ans (18-29 ans, 30-39 ans,40-49 ans, 50-59 ans et 60-69 ans);
- Les vaccinés de moins de 14 jours sont calculés dans les hospitalisations non vaccinées, il m’apparait que cette statistique devrait être extraite du lot;
- Intervalle de temps selon le taux de vaccination. Le taux de vaccination est progressif dans le temps.
En conclusion, Radio-Canada c’est justifié après ma plainte initiale, mais il m’apparait que leur réponse ne convient pas du tout. Au contraire, il justifie par leur réponse un manque de rigueur et laisse entrevoir des conclusions fallacieuses. 5 constats flagrants laissent entrevoir le manquent d’exactitudes et d’intégrité, en voici des résumés :
Il y a eu omission de mentionner que l’étude était basée sur une population de 18 ans et plus alors qu’ils le savaient. Cette négligence, laisse croire aux parents que cela s’adresse aussi aux enfants. Ceci persuade à tort les parents en pleine campagne de vaccination des 5-11 ans à faire vacciner leurs enfants. , cela crée un préjudice.
Radio-Canada utilise des ratios (un risque 33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés, et un risque 13 fois moindre d’être hospitalisé.) qui représente un risque relatif. D’ailleurs Radio-Canada confirme qu’ils ont utilisé le risque relatif au lieu du risque absolu. Déterminer des risques relatifs sur des risques absolus près de 0% pour en extraire des ratios est inadéquat, puisqu’ils resteront quand même à 0% une fois le ratio calculé. Prendre un ratio du risque relatif (33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés) pour créer un effet plus important que le poids réel du risque absolu me semble malhonnête et est selon moi, une manipulation des statiques.
Radio-Canada s’est appuyée sur les résumés de l’INSPQ (basé selon une étude préliminaire) pour leurs ratios (un risque 33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés, et un risque 13 fois moindre d’être hospitalisé.). Ils ont pris les pourcentages d’efficacités du vaccin sur les décès et hospitalisations ( 97% et 92%) en soin intensif selon les résumés basés sur l’étude source. Dans l’étude source, on ne parle ni de décès covid et ni d’hospitalisation soin intensif covid. Il n’y a aucun détail sur les calculs et aucune étude pour déterminer ces pourcentages d’efficacités du vaccin comme ne laisse présager l’émission découverte. On semble, plutôt avoir fait un amalgame pour en arriver à ces taux d’efficacité.
L’objectif même de l’étude source n’est pas de déterminer les pourcentages d’efficacités du vaccin comme laisse présager l’émission découverte. L’objectif est plutôt de vérifier l’efficacité du vaccin contre le SRAS-CoV-2 à deux doses avec des calendriers mixtes et des intervalles de dosage prolongés.
La méthodologie de l’étude source est inadéquate pour en arriver à déterminer ces pourcentages d’efficacités du vaccin comme laisse présager l’émission découverte. Il manque beaucoup trop d’éléments pour en arriver à des résultats concluants.
Je demande une enquête pour faire la lumière sur ce travail journalistique qui semble avoir été bâclé. Radio-Canada donne l’impression d’avoir utilisé un amalgame de données statistiques pour faire des liens abusifs et en arriver à des conclusions fallacieuses.
Pierre Sébastien Lévesque, B.A.A et ses collaborateurs anonymes
Texte libre de droit
Voici, la justification initiale de Radio Canada: ______________________________________________________________________________________ _______
Bonjour Monsieur Lévesque, Le bureau de l’Ombudsman de Radio-Canada m’a fait parvenir la plainte que vous avez déposée auprès du Conseil canadien des normes de radiotélévision (CCNR) le 17 novembre dernier à la suite de la diffusion de notre reportage intitulé Covid-19: l’efficacité des vaccins diffusé à l’émission Découverte à Radio-Canada le 31 octobre dernier. D’abord, je tiens à vous remercier d’avoir pris le temps de nous faire part de vos commentaires à l’égard de ce reportage.
Je comprends à la lecture de votre plainte que vous considérez que dans ce reportage “il y a clairement un manque de rigueur et une manipulation de la vérité dans l’utilisation de [nos] ratios : 13 fois moins de risque d’hospitalisation pour un vacciné vs un non-vacciné, 33 fois moins de risque de mourir pour un vacciné vs un non-vacciné”.
Je comprends également qu’après avoir étudié différentes statistiques publiées par l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), le gouvernement du Québec et différents articles publiés sur les sites de Radio-Canada.ca, vous considérez qu’il y a dans notre reportage, “un manque flagrant de respect des valeurs fondamentales du journalisme pour en arriver à de telles conclusions. (…) Vous avez le devoir de Vérité et de rigueur. Il y a clairement un manque grave de ces valeurs fondamentales de votre code [de] déontologie.”
Avant de répondre aux différents éléments soulevés dans votre plainte, il est important de préciser que l’objectif de notre reportage était de montrer quelle était l’efficacité des vaccins contre le virus de la COVID-19 au Québec au moment de la diffusion du reportage et comment les experts calculent cette efficacité. Pour ce faire, nous avons utilisé les données publiées le 29 septembre 2021 par l’Institut national de santé publique du Québec, qui comparent les taux d’infections, d’hospitalisations et de décès chez les Québécois adultes vaccinés par rapport aux non-vaccinés. https://www.inspq.qc.ca/nouvelles/efficacite-deux-doses-vaccin-contre-covid-19-quebec Tel que mentionné dans le résumé de cette étude préliminaire sur l’efficacité des vaccins contre la COVID- 19, l’efficacité de deux doses de vaccin (tous vaccins confondus) mesurée au Québec entre le 14 mars et le 11 septembre 2021 était de 97% pour prévenir les décès et de 92% pour prévenir les hospitalisations.
Ces chiffres correspondent à un risque 33 fois moindre de décéder de la COVID-19 pour les vaccinés par rapport aux non-vaccinés, et un risque 13 fois moindre d’être hospitalisé. Ces données concernent la population québécoise adulte dans son ensemble. Nous avons choisi dans notre reportage de nous en tenir à ces données globales pour simplifier notre propos. Cependant, dans des données plus détaillées publiées par l’INSPQ le 3 novembre, on peut constater que l’efficacité des vaccins est très semblable dans les différents groupes d’âge de la population québécoise. https://www.inspq.qc.ca/covid-19/vaccination/efficacite-2-doses Selon le type de vaccin reçu, elle se situe entre: 96% et 97% pour les 18-49 ans; 94% et 99% pour les 50-69 ans; 93% et 96% pour les 70 ans et plus Il s’agit ici d’une réduction du risque relatif, différente du risque absolu.
Dans une tranche d’âge où le risque absolu d’hospitalisation ou de décès est faible (par exemple chez les jeunes adultes dans le cas de la covid-19), une réduction significative de ce risque, par exemple 92%, conférera aux jeunes gens vaccinés un risque encore plus faible, voire proche de zéro. Mais chez les personnes les plus à risque, ici les plus âgées, une réduction de 92% d’un risque absolu à l’origine élevé peut signifier un risque non-négligeable d’être hospitalisé, même une fois vacciné. Cependant dans les deux cas, la mesure de l’efficacité des vaccins reste sensiblement la même, comme le montrent les chiffres de l’INSPQ détaillés par tranche d’âge.
Il est vrai que pour mesurer le plus précisément possible l’efficacité des vaccins, il faut pouvoir « comparer des comparables”. C’est d’ailleurs ce que s’efforcent de faire les chercheurs qui publient ces données. C’est ce que précise l’énoncé suivant dans le résumé de leur publication: “Les résultats sont ajustés et tiennent compte de l’effet de l’âge, du sexe, de la région sociosanitaire et de la semaine épidémiologique.” Enfin, en ce qui concerne les données relatives à l’efficacité des vaccins chez les enfants, notre reportage n’y fait aucunement référence, notamment parce qu’aucune donnée n’existait sur la question au moment de la production et de la diffusion de notre reportage.
Les enfants de 5 à 11 n’ayant pas encore commencé à être vaccinés, il était impossible de comparer l’effet d’un vaccin sur les infections, hospitalisations ou décès chez les vaccinés par rapport aux non-vaccinés. Voilà, Monsieur Lévesque, j’espère que nos réponses à vos commentaires ont pu vous rassurer sur notre démarche. En terminant, je vous rappelle que si vous n’êtes pas satisfait de cette réponse, vous pouvez soumettre votre dossier à l’ombudsman de Radio-Canada pour qu’il en fasse une révision.
Le bureau de l’ombudsman est une instance indépendante se rapportant directement à la présidentedirectrice générale de Radio-Canada et dont la responsabilité est de veiller à ce que les contenus d’information respectent les Normes et pratiques journalistiques en vigueur. Pour communiquer avec l’ombudsman, voici ses coordonnées : par courriel : ombudsman@radio-canada.ca par téléphone : 514-597-4757 (de la région de Montréal) 1-877-846-4737 (sans frais) par la poste : Bureau de l’ombudsman de Radio-Canada case postale 6000 Montréal, Québec H3C 3A8 Merci de votre attention, Hélène Leroux rédactrice en chef Découverte – RC